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l'alimentation du chat Delphine Bez Journaliste à France Télévisions

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information émanant du blog du Dr Arnaud Véto, Vétérinaire à la retraite, passionné par son métier
"Posted: 09 Dec 2016 10:08 PM PST
L'Alimentation du chat
(par Delphine Bez)



Mon matou est un expert en nutrition...
A la campagne où nous vivons, il chasse - pour les manger - rongeurs, oiseaux, lézards, petites grenouilles, insectes ! Sans moi, il survivrait ! Mieux, il ne souffrirait d’aucune carence nutritionnelle. Ce beau jaguar apprivoisé est comme le vôtre : le fier descendant de millions d’années d’évolution, de Félis Silvestre, à Félis Silvestre Catus, apprivoisé il y a moins de 10 000 ans : un carnivore, conçu par la nature pour prospérer en tant que prédateur.
Son organisme entier est adapté à ces exigences :
-une mâchoire conçue pour déchirer la chair (il n’a pas de molaires plates pour broyer)
-un estomac hyper acide (PH entre 2 et 4 chez l’homme, entre 1 et 2 chez le chat)
-un intestin très court (11 % du poids corporel chez l’homme, 3% seulement chez le chat !) et un transit rapide (12 à 24 h)
-des enzymes, et une flore intestinale adaptés à son mode d’alimentation

Quel est en détail le profil nutritionnel de l’alimentation du chat, à l’état sauvage ?

L’étude la plus aboutie semble nous venir de la Faculté de Médecine Vétérinaire d’Utrecht aux Pays Bas. En 2011, les Docteurs Esther A. Plantinga, Guido Bosch, et Wouter H.Hendriks ont compilé plus de 50 études différentes sur l’alimentation des chats féraux (chats vivant dans la nature sans interaction avec l’homme). (1)
Il en ressort que l’animal se nourrit à 78 % de petits mammifères, 16% d’oiseaux, et 6 % de reptiles, petits batraciens et insectes. (Cela vous rappelle quelqu’un ?)
En moyenne, ces proies sont constituées à 69,5 % d’humidité.
En pourcentage de la matière sèche, le profil nutritionnel est le suivant :
Protéines: 62,7%
Lipides : 22,8%,
Cendres: (minéraux) 11,8%
Glucides: 2,7%

Les premiers Félis Catus souffraient-ils d’insuffisance rénale, d’obésité, de calculs ou de cancers comme leurs descendants ? Que s’est-il passé ? Le changement d’alimentation est-il en cause ?

Que contient votre aliment industriel ?

L’analyse nutritionnelle de votre aliment industriel est-elle claire sur l’étiquette ?
De toute évidence, non. Commencez par chercher le taux de glucides : vous ne le trouverez pas ! Il faut le calculer… C’est une soustraction très simple :
100 - % de protéines - % de lipides - % de fibres - % de cendres - % d’humidité.
= % de glucides.
Trouverez-vous un profil nutritionnel semblable à celui évoqué ci-dessus, et conçu par mère nature ?
Voici l’analyse d’une croquette au poulet pour chat adulte de la marque X. dont le slogan est :
« Votre chien et votre chat sont avant tout des carnivores. »
Protéines: 31%
Lipides : 16%,
Cendres: (minéraux) 8%
Humidité 7%
Fibres 3%
Calcul fait, le taux de glucides est de … 35% !
Comment passe-t-on de moins de 3 % de glucides dans l’alimentation naturelle du chat, à ces taux faramineux ? Dans la nature, les seuls glucides sont ceux ingérés par la proie, présents dans l’intestin, ils sont prédigérés. Ou encore le glycogène contenu dans le foie ou les muscles. Notre Félis Catus n’est pas conçu pour mâcher, ni digérer des céréales, féculents, ou légumes. Son organisme ne produit pas les enzymes nécessaires à leur bonne assimilation. Il est spécialisé, c’est un carnivore strict.
Deux mots qui sont mal compris de tous :
- carnivore
- strict.
Les croquettes prises pour exemple sont dans la norme de ce qui est fabriqué aujourd’hui. Pire, la marque se targue d’offrir un aliment « respectueux du chat », puisque « sans céréales ». A la place, on trouve… des patates ! Le courant récent du « sans céréales » n’est pas tout. Souvent, l’on trouve en remplacement d’autres glucides, riz, tapioca, pois, de la luzerne… Les pâtées ne sont pas épargnées.
Notre belle panthère, nourrie comme les poules, au maïs, est-elle aussi devenue omnivore, ou bien un ruminant ?
Les raisons de la présence des glucides sous toutes les formes sont nombreuses : Ils remplacent, dans le ratio, les protéines, qui coûtent plus cher ! Mais ils sont aussi indispensables à l’agglomération de la croquette industrielle. Un fabricant allemand bien intentionné a réussi à descendre à 3% ! C’est une rareté…
De toute évidence, le chat ayant à courir et chasser pour sa nourriture ne tire pas son énergie des glucides ! Sans quoi, l’espèce ne serait pas arrivée jusqu’à nous. Alors, imaginons notre chaton couché sur le radiateur, gavé à 35 % de glucides inutiles… Sa source d’énergie, sont les protéines et les lipides.
Bien sûr, un chat peut aimer nous chiper une pomme de terre, ou un morceau de pain, il n’en tombera pas malade… Comme un enfant aime les chips, cela n’en fait pas pour autant pour lui un aliment adapté. Les glucides dans l’alimentation du chat sont causes de diabète, d’obésité, alimentent les tumeurs, produisent des selles volumineuses et mal odorantes, et distendent les intestins au fil du temps.
Un petit tour d’horizon des croquettes « de vétérinaire » pour chats diabétiques : elles contiennent entre 19 et 23% de glucides… Cherchez l’erreur ?

Un autre chiffre doit alerter : Humidité : 7 % !

C’est dix fois moins que l’alimentation naturelle du chat ! En comparaison, les pâtées contiennent en moyenne 80% d’humidité, soit un peu plus qu’une proie : ce régime paraît plus adapté : par nature, le chat, sans doute originaire du désert, tire l’eau de son alimentation et ressent peu la soif. Une étude française du Professeur Bernard Marie Paragon, ENV Alfort, agrégé de nutrition, a démontré qu’un chat nourri aux croquettes ne boit jamais l’équivalent en eau, de l’humidité manquant à son aliment.
Cette donnée met directement en cause l’alimentation sèche - même s’il existe d’autres facteurs - dans l’insuffisance rénale et les maladies du bas appareil urinaire tels que les cystites, et cristaux.
Le rôle de l’aliment sec est également évoqué dans les phénomènes inflammatoires gastro intestinaux.

Où sont les protéines… et quelles protéines ?

Le pourcentage de protéines indiqué ne dit pas tout. Si l’on prend un vieux soulier, l’on obtiendra un taux de protéines significatif, cela ne signifie pas que l’ingrédient est nutritif, encore moins qu’il est digeste ! Ainsi, les « sous-produit animaux » (pattes, becs et autres déchets de nos abattoirs) listés dans les ingrédients, ne sont pas des aliments de qualité…
Quant au soja, qui a fait son apparition dans les formulations hypo allergéniques, il ne possède pas la moindre valeur nutritive pour le félin.

Carnivore, strict.

Le chat tire son énergie, et ses nutriments des protéines et des lipides d’origine animale. Il est connu aujourd’hui que son organisme ne sait pas transformer les vitamines d’origines végétales (ainsi, la carotte ne lui apporte aucune vitamine A, qu’il tire en revanche du foie de ses proies), les acides gras EPA et DHA des omégas 3 des huiles végétales ne sont pas assimilées (les huiles de krill ou de poisson sont préférables à l’huile de lin).
Si tous les légumes ne sont pas nocifs (le potiron en purée, la courgette, sont surtout sources d’humidité dans la ration) leur apport en glucides soit être surveillé. Leur apport en fibres est limité en petites quantités. En revanche, les légumes peuvent fermenter, d’autant que l’intestin n’est pas apte à leur digestion, et produire des selles volumineuses et odorantes. En outre, les légumes vert foncé comme les haricots, mais aussi les carottes, contiennent des oxalates, pouvant en excès favoriser les calculs…

Voulant bien faire, l’homme moderne abreuvé des messages nutritionnels à son attention (mangez des céréales, 5 fruits et légumes par jour…) a imposé au chat un régime qui n’est pas le sien… L’industrie, le marketing sont aussi passés par là ! Si l’évolution a doté le chien domestique d’une plus grande tolérance alimentaire, notre panthère demeure un être à part.

Quelle alimentation choisir ?

Armé des fondamentaux sur les ratios nutritionnels du chat, nous pouvons donc enfin exercer notre choix ! Malheureusement pour beaucoup, un aliment de qualité n’est pas le plus économique… Il existe de très nombreuses façons de nourrir son chat, et de fait, les maîtres sont souvent réticents à changer…
« On a toujours fait comme ça », « mon vétérinaire dit que… », « c’est plus pratique comme ça !»
Citons :
Les restes de table : nos grands-parents faisaient ainsi ! Ces repas occasionnent de sérieuses carences. Néanmoins, souvent à la campagne, le chat de la maison chassait aussi les oiseaux et les mulots…

L’alimentation sèche de supermarché :  souvent le bas de gamme, même si le sachet est joli ! Beaucoup de sous-produits, et un ratio - à calculer - protéines/glucides défavorable.

Les pâtées de supermarché :  idem, mais avec l’avantage de l’humidité.

Les croquettes « de vétérinaire » :   Calculez votre ratio, que dit-il ? Le plus faible taux de glucides est tombé à 18% chez une grande marque qui a récemment découvert le « sans céréales » ! Mais met tout de même du riz …
Les taux de vitamines et minéraux sont plus fiables dans ces aliments, mais ce sont toujours des suppléments ajoutés après les très hautes températures du process industriel.

Les aliments « sans céréales » :  vendus en magasin ou sites spécialisés, ils ne sont pas forcément sans glucides ! cherchez les légumineuses, pois, et autres riz ou patates, calculez le ratio !

La ration ménagère improvisée :  du filet de poulet ou du poisson, méli-mélo de légumes… c’est le repas le plus déséquilibré ! S’il représente plus de 10 ou 15 % du quotidien, il entraîne des carences diverses. Un chat en liberté ne mange pas du filet, mais un animal entier : cerveau, abats, os ! qui apportent un équilibre en minéraux, vitamines et un ratio parfait.

La ration ménagère avec supplément vitaminé :  généralement cuites, la plupart des recettes proposées contiennent des légumes et féculents. Les complexes vitaminés viennent compenser l’absence d’os (calcium) et d’abats. Cependant, le ratio calcium/phosphore de ces suppléments ne tient pas compte des apports très différents contenus dans les différentes viandes à disposition… A l’arrivée, l’équilibre en minéraux est donc incertain.

Le cru :  cette ration ménagère vise à reproduire le plus fidèlement possible la composition naturelle d’une proie. Elle comprend des morceaux à mâcher, préparés au préalable et congelés dans des sachets : on y trouve environ 10% d’abats, 10 % de petits os entourés de 80% de viande. L’argument est de proposer au chat le plus de nutriments naturels, et non artificiels ! Certains peuvent néanmoins y être ajoutés comme la vitamine E pour une meilleure conservation, de la taurine (qui peut se dégrader un peu au congélateur), de l’iode, un complexe de vitamines B... L’équilibre nutritionnel ne se trouve pas forcément dans chaque portion, on cherche le plus souvent à l’atteindre sur plusieurs jours. La transition vers le cru en morceaux peut être un défi pour un chat adulte qui n’y est pas accoutumé !

Le cru passé au hachoir :  des proportions très précises des mêmes aliments et vitamines sont passées au hachoir à viande, et soigneusement mélangées : à la différence des morceaux, elles garantissent l’équilibre de chaque bouchée, et empêchent le chat de « trier » ce qu’il aime ou non. Cette ration (qui peut au début être mi- cuite) est aussi plus facile en transition.
La critique des puristes est qu’elle ne permet pas au chat de mâcher, mais on peut y ajouter des morceaux. Le fait de hacher la viande et donc l’exposer brièvement à l’air entraîne aussi une légère déperdition de certains nutriments, l’ajout de ceux-ci en poudre (gélules), bien calculés, permet cependant d’y remédier.
Notons que l’ajout de suppléments semble incontournable dans la ration crue la mieux formulée : en effet, les proies sauvages sont bien plus riches nutritivement que nos animaux d’élevage industriel, et même bios !
Beaucoup de vétérinaires tentent de détourner les propriétaires de ce mode d’alimentation, prétextant un risque de contamination microbienne. C’est méconnaître l’acidité légendaire de l’estomac du félin, qui ne se promène pas dans la nature avec son petit réchaud…
Quelle qu’elle soit, la ration ménagère demande sérieux et précision. Sa composition doit être adaptée en cas de maladie. Sans être compliquée, elle demande de la disponibilité, et un grand frigo/congélateur !

Enfin, l’alimentation mixte :  croquettes et pâtée, pâtée et ration ménagère… ce mode d’alimentation est de plus en plus fréquent, et très utilisé en transition. Attention toutefois, à ne pas donner ensemble ces aliments, dont la nature impose un mode de digestion tout à fait différent.

Éclairé aujourd’hui par de nombreuses sources d’informations, le maître du chat, responsable, peut exercer son esprit critique, observer, remettre en question, comme il le ferait pour lui-même ! Le choix de l’aliment lui revient alors, en fonction de son temps et de ses moyens….

La transition alimentaire :

Le chat, carnivore spécialisé, n’a pas notre facilité à changer de menu ! Sa digestion souffre des changements brutaux, et un changement d’aliments doit se faire progressivement, sur plusieurs semaines, sous peine de lui infliger des diarrhées. Celles-ci découragent beaucoup de propriétaires, qui concluent que « cet aliment ne lui convient pas ! ». En réalité la substitution (ou l’ajout) doit d’abord se faire à 15%, puis un peu plus chaque 2 ou 3 jours…
Ceci est aussi valable d’une croquette à une autre, si les taux de protéines, lipides et glucides sont très différents !
Ainsi, les humains de la famille doivent être patients. Surtout, lorsque le félin fait la fine bouche ! Ainsi, le passage aux pâtées peut être plus ou moins bien accepté : ne pas se décourager, acheter d’abord en petits conditionnements (100g ou moins). Ce que le chat difficile peut bouder avec insistance aujourd’hui sera peut-être son aliment préféré dans quelques semaines ! Ce n’est qu’avec un peu de temps que l’on voit ce qu’il n’apprécie vraiment pas.

Le passage au cru est plus facile après une transition aux pâtées, puis au mi- cuit. Mais certains chats sont naturellement très attirés vers le cru ! Cela dépend donc de l’animal. Celui qui veut abolir les croquettes sera bien inspiré de ne laisser aucun sachet à la maison à la fin de la transition ! Le chat, accro aux additifs qu’elles contiennent, sentira la moindre croquette cachée dans la maison…

L’alimentation pour chats malades:

Il est impossible de conseiller à tous telle pâtée (formidable) ou telle recette (équilibrée !) En effet, si votre chat est souffrant, ou bien âgé, il y a de fortes chances que ses maux impliquent une réadaptation de son alimentation !
Pour exemple, problèmes rénaux, ou urinaires nécessitent une alimentation humide, et des taux de minéraux bien spécifiques, sous peine d’entretenir ou d’aggraver ses maux.
Un chat souffrant de problèmes de foie ou pancréas doit impérativement se nourrir de protéines très digestes, humides, peu diversifiées et d’excellente qualité, avec peu de lipides, et moins de glucides.
Un chat obèse ou diabétique doit abandonner les croquettes pour un aliment humide moins calorique et à faible valeur glucidique. A poids égal, une croquette est en moyenne quatre fois plus calorique qu’une pâtée !
L’alimentation est souvent est souvent en cause dans de nombreuses affections. Lorsque le chat tombe malade, elle est souvent aussi le premier levier pour un retour à l’équilibre !

Delphine Bez,  Grand Reporter à France Télévisions.


Plantinga EA, Bosch G et Hendriks WH. « Estimation of the dietary nutrient profile of free-roaming feral cats: possible implications for nutrition of domestic cats ». Br J Nutr. 2011 Oct

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alors que dois t'on donner pour nos minous moi j en ai deux allergie alimentaire et une qui est sujet au sur poid?

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